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- Di don Marie vin va on pou tyeu,
- katé k'ya mon Jules ?
- Vin va sin ke lo fakteu noz'a adueu :
ona létra de noutron Piar, u diô massin
ke yor ke ne son a la retréte, ne
porion passa do o tra dzô avoué lueu
no pe Paris.
- A Paris a l'adze ke n'an, te n'y
pinse
pa mon pour'omo, te sâ Paris, ne pa la
Pia !
é pué ki bayera a midzé u tzin è u tché
pindin su tin ?
- Bon, bon k'oma t'vodré.
- Mé, vo ne konaché pa la Marie, lyeu
koma l'ane de tzinfer te li di "hue" lye
ne budze pa, te li di “ho” l'y'avanche.
Ma ke chaze, tota la sumana la Marie
a rumina s'la tsouze.
- Di don Jules t'a p'tétre bin râson, no
porion bin monta fare on tô pe
konâtre la kapitale.
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Du kô, la Marie é son'omo
ont' aprestà on sâ é le vitia no pe
Paris.
Hé bi di don, y bin vré : Paris n'a
rin'ava avoué la Pia : kan ne son arriva
tiameu dzé bin kreu k'yavieu lo fua a kok'indreu, tô le dzin galopave dze ne sa pa yô. S'le dzin a galopa
k'massin, to lo dzô, u ne puéchon pa fare gran travé ?
- Marie ékuta mé : ne
son venu ityeu pe no reposa, nozotre
ne van modà to plan.
- Voua, mé ne pa possible, fo todzo
galopa avoué su métro ke le porte se
saran solete, sin kontà k'avoé mez'agassin ze ne pouéche
pa korri,
ta, te saré dyin lo métro é ma dze vé étre sara defou
?
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Lo parijin no aguerave in pinsan, ka té ke s'le
dzin ke ne parlon pa français
u son surameu dez'étrandzé.
Pinsà don étradzé nozotre ke son né à la Ferire è no paren
avoué . Y yéle ke son drôle. Tenié on dzô lo kuzin a volu no menà dyen
on brave restoran, to nouve.
Devan, ke de no betà a table, dze domanda yô ne pochan no lava le man, peka dyen la
vilà y sale peurto é sin tro mové, lo kusin noz'a fé và ona porte
marka "toilettes", étieu on kroé kaboin avoué d'éga frade é d'éga tzode, bien, mé
rin pe se panà le man !
Poué n'en to de méme agera komin lo z'otre fachéve : yave ona bouéte avoué on boton ke
sôflave in fachan on boukan du diable pe setzé soleu. Ché nozotre y télameu plu sinple on béte on
pané a koutyé de l'avié !
Ne son sorti on vépre, télameu klardeyéve de to lo flan, n'avian ma u zû !
Aprè tra dzô de s'la via n'in pochévonplu.
- Mari ne
van tornà a la mâson, n'in
puéche plus é ta ?
- Ma y paré lo tin me dure du payi !
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N'an jamé ata si kontin, mé kontin, de
retrova
noutra mâson : lo zijé avian épelyi, u tzantave dyin lo piva, le
larmouize s'étzodave su la muraye du korti, l'ère sintieu bon lo lila in fleur
Kant'on pinse ke lo parijin fan tan de z'inbara pe "leur tour Eiffel, leurs Champs
Elysées", no pochan dire y bien miù y tyeu !
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- Dis donc Marie vient voir un peu,
- qu’est ce qu’il y a mon Jules ?
- Viens voir ce que le facteur nous a apporté:
une lettre de notre Pierre qui dit que maintenant que nous sommes à la retraite, nous pourrions passer quelques jours à Paris avec lui.
- Paris à l’âge que nous avons tu n’y
penses pas ! tu sais Paris ce n’est pas
la Pia ! et puis qui donnera à manger
au chien et au chat pendant notre
absence?
- bon, bon comme tu voudras.
- Mais vous ne connaissez pas Marie,
elle est comme l’âne de Chinfert, tu lui
dis “hue” elle ne bouge pas, tu lui dis “ho” elle avance.
- Quoi qu’il en soit toute la semaine
Marie ressasse la chose.
- Dis donc Jules tu as peut être raison
nous pourrions ainsi connaître la
capitale.
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Ainsi Marie et son homme préparent un sac et
les voici partis à Paris.
Eh bien, c’est vrai Paris ce n’est pas la Pia :
quand nous sommes arrivés, j’ai bien cru qu’il
y avait le feu quelque part car tout le monde
courait on ne sait où, tous ces gens à courir
comme ça, ils ne peuvent pas travailler beaucoup !
- Marie écoute moi : nous sommes
venus ici pour nous reposer, nous
allons donc marcher tranquillement.
- Oui, mais ce n'est pas possible, il faut
toujours courir avec ce métro et ses
portes qui se ferment toutes seules.
Avec mes cors aux pieds je ne peux
pas courir, toi tu seras dans le métro
et moi je resterai dehors.
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Les Parisiens nous écoutaient et pensaient
certainement que nous étions des étrangers.
Etrangers ? nous, qui sommes nés à la
Ferrière, comme nos parents. Ce sont eux les
étrangers.
Tenez : un jour le cousin a voulu
nous emmener dans un beau restaurant,
Avant de passer à table, j'ai demandé où nous
pourrions nous laver les mains, parce qu'en
ville c'est sale partout et cela sent vraiment mauvais.
Le cousin nous a indiqué une porte où il était
inscrit "toilettes", c'était un petit réduit avec
tout de même de l'eau froide et chaude, mais
rien pour se sécher les mains.
Nous avons quand même regardé comment
faisaient les autres :
ils touchaient le bouton d'une boîte qui
soufflait en faisant grand bruit, pour sécher ?
Chez nous, c'est bien plus simple on met un
torchon à côté de l'évier !
Nous sommes sortis un soir, tellement c'était
éclairé de partout nous avions mal aux yeux !
Après trois jours de cette vie nous n'en
pouvions plus.
- Marie nous rentrons
à la maison, je n'en
peux plus et toi ?
- Moi aussi, je languis le pays !
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Nous n'avions jamais été aussi contents de
retrouver notre maison, les oiseaux qui avaient
éclos chantaient dans le peuplier, les lézards
se prélassaient au soleil sur le mur du jardin,
l'air embaumait le lilas en fleurs.
Quand on pense que les Parisiens sont si
fiers de leur tour Eiffel et de leur Champs
Elysées, nous pouvons affirmer : c'est bien mieux ici !
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